Ces humbles objets qui racontent nos destinées

Guy Duplat, La Libre Belgique , December 12, 2021
Une rétrospective au C-Mine rend hommage à l’art minimal, plein d’émotion et de poésie, de Marianne Berenhaut.

Comme d'autres artistes femmes, Marianne Berenhaut qui vit entre Bruxelles et Londres, aura dû attendre un âge avancé, 87 ans, pour bénéficier d'une large rétrospective. Certes, elle eut déjà des expositions importantes, entre autres à la Maison des femmes, au Mac’s et au Musée juif, mais sa double exposition en cours, en Flandre, celle petite au Muhka d'Anvers et celle bien plus vaste au C-Mine de Genk, est comme un bilan de son oeuvre. 

 

Découvrir l'art de Marianne Berenhaut est chaque fois un risque. Le visiteur pressé peut avoir 'impression de ne marcher qu'au milieu d'objets-rebuts glans dans l'environnement (déchets, vêtements anciens, ...) et pourrait passer outre. On est loin du marché clinquant de l'art. Mais pour peu qu'il s'arrête, il verra dans ces assemblages a priori énigmatiques et dérisoires, une poésie qui lui parlera de la nostalgie, de l'absence, de la mémoire. Tout son art est dans la récolte des résidus de la vie quotidienne qu'elle agence pour créer le début d'une histoire que chacun peut imaginer et continuer sans sa tête.